Entretien avec Nathalie Berger, hypno-thérapeute (hypnose ericksonienne, hypnose périnatale, autohypnose), coach de vie.

 

Portrait de Mme Nathalie Berger

De ses premiers pas dans la vie professionnelle à aujourd’hui, Nathalie Berger a constamment mis l’enfant au centre de son approche, sans pour autant négliger les êtres humains qui se trouvent autour de lui, voire l’adulte qu’il est devenu.

 

On ne peut pas dire que votre parcours professionnel tienne de la ligne droite ! Pouvez-vous expliquer les détours et les chemins de traverse que vous avez empruntés ?

NB: J’ai commencé par suivre une formation d’infirmière en pédiatrie, études que j’ai dû interrompre suite à des problèmes de santé. Déterminée à travailler avec les enfants, je me suis tournée vers l’école de nurses au Locle.  Ma formation d’infirmière m’a permis de sauter certains cours et de passer rapidement l’examen.

 

En fin de cursus, j’ai fait un stage dans une structure dans laquelle sont placés les enfants retirés à la garde des parents. Cela est devenu mon premier emploi, je m’y suis beaucoup plu, mais, après quatre ans, le côté médical m’a manqué. Comme l’hôpital neuchâtelois n’engageait plus de nurses, j’avais comme choix les cabinets médicaux et les crèches. Ainsi, pendant toute ma carrière, j’ai passé d’un cabinet médical à une crèche et inversement. Dans les deux cas, ma passion de l’être humain est restée le centre de mes préoccupations.

 

En 2005, j’ai suivi un premier cours d’ennéagramme qui m’a ouvert les yeux sur moi-même et apporté une autre façon de voir le monde, un peu comme si je réalisais que je pouvais mettre d’autres couleurs dans ma vie. J’ai décidé d’entreprendre la formation complète « Coaching + Ennéagramme » sur deux ans. Au début, ce n’était pas dans l’idée d’être coach, mais pour commencer ce qui allait devenir une véritable auto-analyse, une grande introspection. Même si ce n’est pas toujours rigolo, on intègre plein de choses intéressantes, on en ressort enrichi et prêt à faire de grands changements. En arrivant au bout, ceux qui voulaient être coaches ne le voulaient plus forcément et moi qui, jusqu’aux trois-quarts de la formation, jurais que je ne faisais cette formation que pour mon développement personnel, j’ai conclu finalement que c’était une évidence : je voulais être coach.

 

Je n’étais pas encore certaine que c’était comme ça que j’allais gagner ma vie… J’ai gardé un job alimentaire encore quelques années et j’ai pris le temps d’enrichir mes techniques d’accompagnement en me tournant vers l’hypnose. Pour valider la première année de formation de praticienne, il a fallu beaucoup de copains sympas d’accord de « jouer les cobayes ». Plus j’exerçais et plus je voyais les effets, plus je prenais conscience de la pertinence et de l’efficacité de ce nouvel outil. Cela m’a conduite à suivre la formation de maître praticien et à compléter mon bagage par une spécialisation à Paris en HypnoNatal® (accompagnement des futures mamans). Pour moi qui avais travaillé en salle d’accouchement, cela faisait sens, parce que cela bouclait la boucle avec mon métier de départ.

 

 

Jusqu’à la fin 2016, j’ai gardé un emploi à mi-temps à côté pour me rassurer sur le plan financier. En sept ans de pratique, le bouche à oreille s’est fait et les demandes pour l’hypnose ont augmenté. Pouvoir tout concilier devenait difficile. Finalement j’ai pris la décision d’être indépendante et je me sens bien, à ma place, épanouie.

 

Maintenant, je fais davantage que de l’hypnose, j’utilise différentes techniques selon la problématique et l’âge de la personne, je combine l’hypnose, le coaching et l’ennéagramme.

 

Quel est le profil de vos clients ?

NB: Mes premières clientes ont été, pendant plusieurs années, de futures mamans. Puis j’ai eu des demandes pour leurs maris, leurs parents, leurs enfants… bref le bouche-à-oreille a fonctionné.

 

Si j’aime travailler avec les enfants, avec qui le courant passe particulièrement bien, je reçois également des adultes, d’horizons très variés, de l’employé au chef d’entreprise.

 

Qui a besoin d’hypnose ou d’autohypnose ?

NB: Tout un chacun peut en avoir besoin, même si c’est juste pour prendre un temps pour soi. L’auto hypnose, c’est un apprentissage, au début, on a de la peine à se faire confiance et plus ça va en avant, plus on voit que ça marche et plus on prend de l’assurance. L’hypnose pratiquée par un thérapeute, peut être d’une grande aide  pour se remettre d’un traumatisme ou effectuer un changement important.

 

Dans quels cas l’hypnose est-elle souveraine ?

NB: En matière de gestion du stress (au sens large) : le stress qui fait souffrir la personne et qui pose un problème dans la vie de tous les jours. J’ai par exemple, eu plusieurs contacts avec le lycée pour soutenir certains élèves avant les examens. Des jeunes qui font des crises d’angoisse et qui ne s’autorisent pas l’échec, en raison de leurs exigences personnelles ou de la pression des parents.

 

L’hypnose est efficace dans les cas de phobies en tous genres et aussi pour augmenter la confiance en soi.

 

Pour gérer les douleurs également, par exemple on l’utilise au CHUV  pour les grands brûlés depuis de nombreuses années.

 

Je pourrais aussi citer les acouphènes et les Tocs. Et les difficultés à dormir (chez les enfants et les adultes). Ou après un deuil.

 

L’hypnose fait peur à certaines personnes. Comment les tranquillisez-vous ?

NB: La première chose, avant chaque première séance, c’est d’expliquer au client comment cela fonctionne et comment je travaille. L’hypnose est un phénomène physiologique, c’est la façon que notre cerveau a trouvé pour trier les informations utiles des informations inutiles. En hypnose, on travaille sur les ressources inconscientes de la personne et il peut arriver que les personnes ne se souviennent plus de tout ce qu’on leur a raconté. Ce n’est pas important. C’est le signe que le cerveau a utilisé ce qui était important et a laissé passer le reste. C’est une approche compliquée pour une personne qui a besoin de comprendre, parce que les choses se passent plutôt au niveau du ressenti.

 

Si quelqu’un a peur de l’hypnose, c’est peut-être suite à ce qu’il a vu à la TV, c’est la peur d’être manipulé. Je dis à la personne qui vient me voir que je n’ai aucune emprise sur elle. C’est elle qui va faire le travail et qui va rester maîtresse de la situation tout au long de la séance.

 

Dans l’hypnose, le vocabulaire est capital : pour mettre en confiance la personne qu’on a en face de soi, il faut utiliser son vocabulaire.

 

Qu’est-ce qui caractérise un bon thérapeute ?

NB: Un bon élément d’appréciation est le lien de confiance qu’il est capable d’établir avec la personne qui est en face.

 

Un bon thérapeute doit être capable de prendre en considération l’environnement de la personne qui consulte et de la considérer dans sa globalité.

 

Un bon thérapeute sait écouter et pratiquer les subtilités du langage. On est dans une société où la négation, la dévalorisation, ont une place gigantesque. Lorsque vous vous dites : « Ah ! Ce que je suis bête ! », il y a une partie de vous-même qui va imprimer que vous êtes bête. C’est par exemple ce genre de pelote de laine qu’on va essayer de dénouer avec l’hypnose.

 

Un bon thérapeute a connaissance de ses propres limites. Chaque hypno-thérapeute met à profit sa personnalité, son expérience et ses différentes formations. Il faut avoir un bon réseau de thérapeutes en qui on a confiance et chez qui on peut éventuellement aiguiller une personne si son cas le demande. Je collabore avec d’autres hypno-thérapeutes, avec des psychiatres et des sages-femmes.

 

Avec un nouveau client, je fais un bilan au bout de trois séances et s’il n’y a aucune évolution, c’est que soit ce n’est pas la bonne thérapie, soit ce n’est pas le bon moment. A moins que la personne n’insiste pour continuer, je propose d’en rester là. Ce n’est pas très vendeur, mais c’est mon éthique.

 

Comment trouver la thérapie adaptée à notre problème ?

NB: En allant vers ce qui nous attire, ce qui nous inspire, ce qui nous fait envie. On ne saura pas si cela nous convient avant d’avoir essayé.

 

 

Nathalie Berger conclut que chacun de nous a en lui les ressources pour s’en sortir, et que pour chacun de nous il y a un bon moment dans la vie pour se remettre en question et travailler avec une méthode ou une autre.

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Entretien du 11 décembre 2017